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Vous recevez des militants et un groupe de 80 « bâtisseurs » venus de toute la France. Qu’allez-vous leur dire ?
« D’abord leur délivrer un message d’amitié et de mobilisation. Mais aussi, dans cette période particulière, leur dire que la maison UDI a désormais des fondations, un socle, mais qu’il faut en monter les murs. Tous ensemble : je veux faire de l’UDI une famille et non pas, comme tant d’autres partis politiques, une simple addition d’écuries composées d’hommes et de femmes ayant des ambitions personnelles et éventuellement des obsessions présidentielles. Moi, je ne veux pas que la présidence de l’UDI devienne une aventure individuelle ».

Quel plan pour construire ?
« Il faut que l’UDI soit une formation où l’on décide collectivement des grandes orientations. Aussi, dès le lendemain de mon élection à la présidence, je proposerai à toutes celles et tous ceux qui le souhaiteront, de participer à la construction du projet politique. Plutôt que d’être obsédé par le jeu des alliances, revers d’alliances et coups de billard à trois bandes, je veux que nous construisions un socle politique que l’on partagera avec tous ceux qui en auront envie : les centristes de l’UMP, les déçus du parti socialiste, les adhérents du MODEM... Une fois définie cette majorité d’idées à partir des préoccupations de la France et des Français, ce n’est qu’ensuite que viendra la question de savoir qui devra porter ce projet ».

Qu’est-ce que cette démarche a de si novateur ?
« On n’a pas vu, jusqu’à présent, les partis s’interroger sur ce que représente leur projet dans un monde global. Or c’est indispensable. La preuve en est que les socialistes ne l’ont pas fait et que François Hollande paie cher cette absence de réflexion : à cause de cette obsession présidentielle, son projet n’avait pas de cohérence. Il lui a aussi ajouté une bonne dose de démagogie. Ensuite les socialistes ont placé un gros couvercle sur la marmite. Or aujourd’hui et pour la première fois, on assiste à un schisme entre la gauche collectiviste et les sociodémocrates. Ce qui a obligé Hollande à tirer sa dernière cartouche, en resserrant son gouvernement autour de ces derniers, mais si l’impasse économique perdure... »

Vous annonciez dernièrement « pouvoir miser un billet de 100 » sur une dissolution dans les six mois de l’Assemblée Nationale...
« C’est vrai. Si les choses ne s’améliorent pas, si la confiance ne revient pas — et je pense qu’elle ne reviendra pas — il faudra retourner aux urnes et engager une autre politique pour essayer de donner une nouvelle impulsion au pays. Mais la logique voudrait que François Hollande démissionne ».

Qu’est-ce qui pourrait amener un retour de la confiance ?
« Un nouveau gouvernement qui dise aux Français qu’il va leur assurer la stabilité juridique et fiscale, et qu’il va engager dans les six mois les réformes majeures dont le pays a besoin ».

Quelles sont ces réformes ?
« Si on veut relancer l’économie française, il faut mener une politique en faveur de l’entreprise. Et pas simplement une baisse des cotisations sociales ! Il est donc nécessaire de mettre en place des dispositifs très puissants qui favorisent l’investissement dans les entreprises, d’assouplir les règles du droit du Travail, et de revenir aux 39 heures avec des baisses de cotisations sociales salariales qui correspondent grosso modo à un treizième mois pour les salariés. C’est enfin une politique où l’on engage très clairement une véritable réduction de la dépense publique ».

Votre rentrée politique coïncide aussi avec la sortie de votre ouvrage « Lettre à Alma sur l’état du monde qui l’attend ». Qu’est-ce qui vous a poussé à le rédiger ?
« Ce livre, je l’ai écrit pendant la grossesse de ma compagne, parce que je pense que derrière les difficultés que traverse notre pays, il y a une question de méthode. Et que tant que nous n’aurons pas expliqué aux Français que nous vivons une période charnière dans l’histoire de l’humanité, dans un monde nouveau avec une économie ouverte, il sera très difficile d’engager les réformes dont le pays a besoin. Il faut faire de la pédagogie, et expliquer que les recettes d’hier ne marchent pas. On ne peut plus continuer à travailler moins que les autres Européens, ni conserver une fiscalité qui assomme le travail et le capital. Il faut changer de logiciel, mettre l’intelligence au cœur du système et redonner, notamment, de l’ambition à l’école ».

Quel est votre programme pour les semaines à venir, avant l’élection à la présidence ?
« Je parcours toute la France. Je rencontre des militants et sympathisants, tous les soirs, et je leur dis qu’en dépit des difficultés du pays, l’UDI doit diffuser un message d’optimisme. Non pas un optimisme béat, comme les socialistes. Mais un optimisme réaliste ».

Fête de la pomme avec Hervé Morin

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Tag(s) : #Nouveau Centre